Bilan de compétences et travailleurs en reconversion : cadre juridique et accompagnement

Le bilan de compétences est un outil précieux pour les travailleurs en reconversion professionnelle. Il permet d’évaluer leurs compétences, leurs aspirations et leurs projets professionnels afin de les orienter vers une nouvelle voie. Mais quel est le cadre juridique qui encadre ce dispositif ? Comment les personnes en reconversion peuvent-elles être accompagnées tout au long de cette démarche ? C’est ce que nous allons voir dans cet article.

Le cadre juridique du bilan de compétences

Le bilan de compétences a été créé par la loi du 31 décembre 1991 relative à la formation professionnelle continue dans le but d’aider les salariés à définir un projet professionnel ou à valider un projet de formation. Depuis lors, plusieurs textes législatifs ont précisé et enrichi le dispositif, notamment la loi du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel.

Aujourd’hui, le bilan de compétences est accessible à tous les travailleurs, qu’ils soient salariés du secteur privé, agents publics ou demandeurs d’emploi. Le dispositif est encadré par le Code du travail, principalement aux articles L6313-1 et suivants. Il est réalisé par des organismes agréés par l’État ou certifiés selon un référentiel national.

L’accompagnement lors du bilan de compétences

Le bilan de compétences se déroule généralement en trois phases, avec l’appui d’un conseiller. La première phase est celle de l’entretien préalable, au cours duquel le bénéficiaire exprime ses attentes et reçoit des informations sur les modalités du bilan. La deuxième phase est celle de l’investigation, où le conseiller aide le bénéficiaire à analyser ses compétences, ses aptitudes et ses motivations. Enfin, la troisième phase est celle de la conclusion, au cours de laquelle le conseiller synthétise les résultats du bilan et propose un plan d’action pour la reconversion professionnelle.

Le choix de l’organisme et du conseiller chargé d’accompagner le travailleur en reconversion est crucial pour la réussite du bilan de compétences. Il existe des organismes spécialisés dans ce type de prestations, qui peuvent être publics (Pôle emploi, APEC) ou privés (cabinets indépendants). Le conseiller doit être attentif aux besoins et aux contraintes du bénéficiaire, afin de lui proposer un accompagnement personnalisé et adapté à sa situation.

Le financement du bilan de compétences

Dans le cadre juridique actuel, plusieurs dispositifs permettent de financer tout ou partie d’un bilan de compétences. Les salariés peuvent mobiliser leur compte personnel de formation (CPF), qui remplace depuis 2019 l’ancien droit individuel à la formation (DIF). Les demandeurs d’emploi peuvent également utiliser leur CPF, sous réserve de disposer d’un solde suffisant.

Les travailleurs indépendants et les professions libérales ont également accès au bilan de compétences, depuis la mise en place du CPF de transition professionnelle par la loi du 5 septembre 2018. Ce dispositif permet de financer le bilan sur une base forfaitaire, déterminée par les opérateurs de compétences (OPCO) selon des critères spécifiques.

Enfin, certains employeurs peuvent prendre en charge tout ou partie des frais liés au bilan de compétences dans le cadre d’un plan de développement des compétences ou d’un congé pour bilan de compétences. Il convient donc de se renseigner auprès de son employeur ou de l’OPCO dont dépend l’entreprise.

Le suivi post-bilan et les perspectives d’évolution

Une fois le bilan de compétences réalisé et le plan d’action défini, il est important pour le travailleur en reconversion de bénéficier d’un suivi post-bilan. Celui-ci peut prendre différentes formes : entretiens réguliers avec un conseiller, accompagnement dans la recherche d’emploi, soutien pour l’accès à une formation qualifiante ou certifiante, etc.

Les perspectives d’évolution après un bilan de compétences sont nombreuses et variées. Certains salariés décident ainsi de se reconvertir dans un autre secteur d’activité, tandis que d’autres choisissent d’évoluer au sein de leur entreprise actuelle ou de créer leur propre activité. Dans tous les cas, le bilan de compétences est un véritable levier pour favoriser la mobilité professionnelle et l’épanouissement au travail.

En conclusion, le bilan de compétences est un outil essentiel pour les travailleurs en reconversion professionnelle. Son cadre juridique, ses modalités d’accompagnement et ses dispositifs de financement permettent à chacun de réaliser une démarche personnalisée et adaptée à ses besoins. Bien accompagnés, les salariés peuvent ainsi envisager sereinement leur avenir professionnel et se donner toutes les chances de réussir leur reconversion.